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Règles pour le parc humain

Cent milliards de bénéfices pour le CAC 40 en 2006. Du jamais vu. Le philosophe allemand Peter Sloterdijk cherchait, il y a quelques années, à définir la notion d’humanité et constatait que notre Histoire n’était qu’une longue lutte pour inhiber la part animale tapie dans notre inconscient. Au vu des rapports de forces imposés par le capitalisme, la loi de la jungle économique est un nouveau stigmate de cette actuelle régression humaniste.

Le processus semble lancé dans une course folle. Il y a quelques semaines, on ne comprenait pas comment le groupe Total ne soignait pas son image en versant – après une annonce de 12.5 milliards d’euros de profit – une obole symbolique aux associations écologistes suite au naufrage de l’Erika. Songeons aussi à Elf, aux frégates de Taiwan et pour finir au journaliste d’investigation Denis Robert, comme seul mis en examen dans l’affaire Clearstream...

Quand on parle capitaux, la raison n’est plus. Et il est illusoire d’invoquer la raison d’Etat, à l’instar de notre premier ministre Dominique de Villepin, qui a souhaité que pour la restructuration d’EADS, aucun dividende ne soit versé aux actionnaires. Louis Le Gallois, PDG du groupe aéronautique n’en n’a cure. Au contraire, il est de bon ton de rassurer ses actionnaires quand une entreprise connaît des difficultés : Renault par exemple, dont le résultat a baissé de 15% choisit dans le même temps d’augmenter de 29% ses dividendes... On n’en arrive au point où les parts des bénéfices versés aux actionnaires atteignent et risquent de dépasser le niveau des investissements de l’entreprise. Voilà un thème de campagne uniquement repris par l’extrême gauche, où l’on aimerait entendre précisément les autres candidats.

L’économiste Fréderic Lordon, déjà évoqué dans ces lignes, (cf. : Tilt, Action$ et vérité), propose une mesure nommée le SLAM (Shareholder limited authorized margin pour marge actionnariale limite autorisée), où le pouvoir législatif limite la hausse des profits actionnariaux en l’indexant sur les taux d’intérêts usuels, soit autour de 5 – 7 % par an. Pour ceux qui s’en inquiéteraient, il n’y a rien d’antilibéral dans cette mesure.

Des voix s’élèvent, d’économistes ou de philosophes, pour dénoncer les dérives d’un système capitaliste qui refuse de s’autoréglementer. Il s’agit simplement de sortir de ce fanatisme actionnarial, ne plus avoir en ligne de mire l’idéologie boursière. Un tel contrôle permettrait aussi aux entreprises de sortir la tête du guidon pour financer la recherche et le développement. Tout ça parait être du simple bon sens, mais influer sur un système basé sur le culte absolu de l’argent relève d’un sacerdoce sans faille. Vaste programme.

(1) Notes de lectures sur l’œuvre de Peter Sloterdijk http://1libertaire.free.fr/sloterdijk.html

http://www.liberation.fr/actualite/economie/240723.FR.php

 

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